STAGE JEU CORPOREL ET COMMEDIA DELL' ARTE EN TOSCANNE (Organisé par Le Foyer - Cours d'Art Dramatique)

STAGE JEU CORPOREL ET COMMEDIA DELL' ARTE EN TOSCANNE (Organisé par Le Foyer - Cours d'Art Dramatique)
Le Capitan, ou Capitaine, se démarque, car il peut être maître et avoir des valets mais il également souvent au service d’un plus puissant. C’est un soldat, il représente une immense partie de la population au XVIème siècle, beaucoup d’hommes sont en effet enrôlés (souvent de force) dans l’armée. Le Capitan est fier, vaniteux et se pavane en racontant ses exploits, souvent inventés de toutes pièces et dissimule ainsi sa couardise. C’est un soldat fanfaron, hâbleur et vaniteux. Souvent d'origine espagnole, il porte un uniforme (un habit à rayures multicolores avec des boutons dorés, un chapeau à plume et une grande épée).Il ne cache pas son intérêt pour les femmes. Il rendait les déesses folles d'amour et trompait Mars lui-même. Il a changé de forme avec les siècles, mais jamais de caractère. C'est toujours le même fanfaron, tellement menteur qu'il s'en impose a lui-mêmeOn lui a donné bien des noms selon les pays : Scaramouche, Spavento, Fracasse…Sous ses nouveaux maîtres, le Capitaine se transforme en Matamore : il bredouille le castillan , prend la morgue espagnole et se corrige le mieux qu'il peut de sa poltronnerie. C'est alors qu'il ne passe guère de journées sans tuer un Maure, confondre un nécromant, ou séduire quelque princesse. Par ailleurs, Ce Capitan, à la moustache de léopard, à la fraise empesée, au feutre emplumé, est né, selon les uns, surles bords du Guadalquivir; selon les autres, sur les bords de la Garonne. Mais il est plus Agé qu'il n'en a l'air; qu'aurait-il fait sur les bords de ces fleuves, alors qu'ils n'étaient encore habités que par des nations sauvages?C'est à Athènes et à Rome, sous les Césars, qu'il se montra, non pas brave, mais téméraire; non pas généreux, mais magnifique. Dès ce temps -là il renversait, d'un revers de son épée , des armées entières ; d'un regard, il abattait les murailles, et, d'un soulfle, les Alpes et les Pyrénées

Donner aux élèves de nouvelles connaissances pour aborder les grands rôles du répertoire. Honneur à corneille...

MATAMORE
Mon armée! ah, poltron ! ah, traître! Pour leur mort,
Tu crois donc que ce bras ne soit pas assez fort ?
Le seul bruit de mon nom renverse les murailles ,
Défait les escadrons et gagne les batailles.
D'un seul commandement que je fais aux trois Parques
Je dépeuple l'État des plus heureux monarques;
La foudre est mon canon , les destins mes soldats ,
Je couche d'un revers mille ennemis à bas,
D'un souffle, je réduis leurs projets en fumée....
Et tu m'oses parler cependant d'une armée !
Tu n'auras plus l'honneur de voir un second Mars :
Je vais t'assassiner d'un seul de mes regards.
Veillaque!... Toutefois je songe à ma maîtresse;
Ce penser m'adoucit. Va , ma colère cesse.
Quand je veux, j'épouvante, et quand je veux, je charme,
Et selon qu'il me plaît , je remplis tour à tour
Les hommes de terreur et les femmes d'amour.
Du temps que ma beauté m'était inséparable ,
Leurs persécutions me rendaient misérable.
Je ne pouvais sortir sans les faire pâmer ;
Mille mouraient par jour à force de m'aimer.
J'avais des rendez-vous de toutes les princesses,
Les reines à l'envi mendiaient mes caresses :
Celle d'Ethiopie et celle du Japon,
Dans leurs soupirs d'amour, ne mêlaient que mon nom.
Les déesses aussi se rongeaient sous mes lois ,
Et je te veux conter une étrange aventure
Qui jeta du désordre en toute la nature ,
Mais désordre aussi grand qu'on en voie arriver.
Le Soleil fut un jour sans se pouvoir lever,
Et ce visible dieu que tant de monde adore ,
Pour marcher devant lui ne trouvait point d'Aurore.
On la cherchait partout, au lit du vieux Tithon,
Dans les bois de Ccphale , au palais de Mcmnon.
Et, faute de trouver cette belle fourrière,
Le jour jusqu'à midi se passa sans lumière.

CLINDOR
Où pouvait être alors la reine des clartés ?