STAGE JEU CORPOREL ET COMMEDIA DELL' ARTE EN TOSCANNE (Organisé par Le Foyer - Cours d'Art Dramatique)

STAGE JEU CORPOREL ET COMMEDIA DELL' ARTE EN TOSCANNE (Organisé par Le Foyer - Cours d'Art Dramatique)
SYMBOLIQUE DES MASQUES DANS LES SOCIÉTÉS

La place du masque dans les sociétés anciennes était fondamentale, politiquement et socialement. Elle était dans un lien étroit avec la vie de la cité. On le retrouvait également à chaque fois que l’homme s’interrogeait profondément sur sa nature d’Homme, sur les passages importants de la vie de l’humanité, sur les questions insolubles du devenir.

Il matérialisait le mystère de notre incarnation, les croyances, les nécessités individuelles et collectives de tout un peuple, accompagnant ainsi au fil des siècles la progression en même temps que la mémoire de nos civilisations. Le masque devenait tantôt emblème des peuples, tantôt symbole de vie, tantôt miroir de nous-mêmes.

Il semble aujourd’hui mis à l’écart de notre paysage culturel et social. Pourtant nous avons l’intime conviction qu’il a toujours sa place, qu’il peut apporter de nouveaux regards sur notre société.

Actuellement la mondialisation amène d’autres règles et un bouleversement dans nos repères culturels et sociaux. Le masque dans ces multiples fonctions nous semble un outil pertinent pour nous aider à comprendre et à inventer d’autres façons de vivre l’individuel dans le collectif.
Il nous permettra peut-être de mettre en relation les différentes populations quel que soit leur situation dans le monde et de nous interroger ensemble sur cette civilisation émergente.

Le masque permet de surpasser la notion de personnage et de trouver d’autres repères. C’est un pont universel de soi à soi et de soi avec les autres. Il nous ramène à notre intimité. Nous savons que le masque révèle le comédien et le spectateur. Mais jusqu’où nous révèle-t-il ? Et comment peut-il porter une parole politique c’est-à-dire une parole de la cité qui se partage avec tous.

• En Afrique, les masques sont utilisés à des fins de voyance, de sociopolitique, et aussi pour chasser la maladie, la mort, les esprits mangeurs d'âmes et les sorciers. Ils sont liés aux rites de circoncision, de néoménie, de l'investiture des chefs, de funérailles. Autrefois on sacrifiait un esclave pour la consécration d'un masque. Le masque évoque l'antilope bongo qui a le dos rayé et une bande noire qui descend des yeux au museau.

• En Chine, dans l'antiquité où la nature était impénétrable à l'entendement humain, face aux calamités naturelles, aux maladies et à la peste, les ancêtres chinois étaient dans la plus complète perplexité et même pris de panique. Croyant aux démons et à leur action maléfique, ils organisaient des cérémonies d'exorcisation. Lors de telle cérémonie, les gens portaient des maques aux figures hideuses, féroces et terrifiantes afin d'intimider et de chasser des démons.

Entre la dynastie des Han et de la dynastie des Tang (206 a.v. JC - 618), avec le développement économique de la société féodale, les cérémonies d'exorcisation prirent de l'ampleur. 12 animaux divinisés, interprétés par 12 enfants, et d'une équipe de danse composée de 120 garçons d'origine noble furent introduits dans la cérémonie.
Sous la dynastie des Tang (618-907), la cérémonie ne s'organisait plus uniquement dans le but de chasser le démon. Elle se transforma progressivement en une fête. On y portait des masques pour prier des divinités mais aussi par plaisir.
Sous la dynastie des Song (960-1279), l'influence des opéras locaux transforma la cérémonie d'exorcisation dans son contenu et dans sa forme. Elle devint une sorte de divertissement. La forme d'expression évolua de la danse vers le théâtre. Le bouddhisme, le taoïsme et le confucianisme devinrent aussi des objets de culte dans ces cérémonies. Les images des masques furent remplacées progressivement par les images des personnages. Avec le temps, la cérémonie d'exorcisation est devenue une pratique populaire qui consiste à éliminer ce qui est périmé pour créer du nouveau.